FAVORISER LA CONSCIENCE DE LA CLASSE OUVRIERE POUR UN CHANGEMENT TRANSFORMATEUR
Les syndicats sont des organisations qui sont nées des luttes des
travailleurs dans l’atelier. Ils sont ainsi devenus les acteurs les plus
organisés des sociétés vouées à représenter, protéger et défendre, ainsi qu’à
faire avancer les intérêts sociaux et économiques collectifs des travailleurs,
des membres de leur famille et de leur communauté. Historiquement, l’éducation
a été au cœur de l’organisation, de la mobilisation et de l’action syndicales
en Afrique. L’éducation axée sur l’idéologie de masse et la conscience
populaire qu’elle a suscitée ont contribué aux luttes des travailleurs pour la
décolonisation du continent. Par la suite, l’éducation de la classe ouvrière
africaine s’est focalisée de manière plus précise et plus directe au début de
l’ère post-indépendance, basée principalement sur la nécessité de consolider et
de faire progresser les acquis de la décolonisation et d’éviter les agressions
de la guerre froide.
Pour l’Afrique, les années 1980 ont entraîné une insertion, une emprise
et des prescriptions néolibérales agressives sur le continent. Les syndicats
africains ont été contraints de lutter contre les orthodoxies et les
prescriptions néolibérales telles que la commercialisation, la privatisation,
la libéralisation et la déréglementation. Ces prescriptions ont conduit à des
pertes massives d’emplois formels ; les salaires stagnent ; changement dans la
relation de travail conduisant à la précarisation du travail, à l’emploi
contractuel et à l’externalisation. Il y a également eu une flambée de
l’inflation à travers le continent, entraînant une baisse du pouvoir d’achat
des travailleurs et des ménages.
La
pertinence de l’éducation ouvrière était évidente dans les luttes que les
travailleurs organisés ont menées contre les assauts néolibéraux, y compris la
lutte pour récupérer la démocratie constitutionnelle et lutter pour la
démocratie participative populaire. En outre, le nouveau millénaire a apporté
avec lui l’accélération et l’intensification des avancées technologiques –
l’innovation, l’invention et la numérisation qui continuent de modifier la
nature du monde du travail et d’exacerber les menaces pour la sécurité de
l’emploi. Le défi de la démographie, du changement climatique en raison des
activités humaines incontrôlées et néfastes sur l’environnement et leurs effets
sur l’emploi, la vie et le bien-être restent des défis de taille qui imposent
l’impératif d’agir consciemment de manière organisée pour protéger les moyens
de subsistance et parvenir à un développement durable.
Entre-temps,
les initiatives et programmes de contenu d’éducation syndicale axés sur l’idéologie
ont diminué et s’estompent en même temps que l’éducation syndicale continue
d’être reconnue par les syndicats comme un véritable outil de revitalisation et
de revitalisation syndicale. Cela contribue à une base d’adhésion et d’adhésion
de la classe ouvrière moins consciente. Les effets de ceci peuvent être vus
dans des capacités et des résultats faibles d’organisation et de mobilisation.
Les syndicats doivent prendre des mesures conscientes et urgentes pour changer
ces réalités si le mouvement syndical africain a la moindre chance d’empêcher
son effondrement et son implosion.